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Suspicion de Dysgraphie par la maman et la maîtresse de CM2.

Anamnèse

Sélim vient ce jour accompagné de sa maman car il entre au collège en classe de 6ème et ses problèmes d’écriture son récurrents depuis le CE1.

Il est le cadet d’une fratrie de 3 enfants, un frère ainé de 14 ans et une petite soeur de 5 ans.

Il occupe donc la position « inconfortable » de l’enfant du milieu, où il a parfois du mal à s’exprimer.

Ses parents sont investis dans l’éducation et la scolarité de leurs enfants, si bien que Sélim a déjà été accompagné en ergothérapie et en psychomotricité.

Madame est étudiante infirmière et le papa qui travaille dans le bâtiment est souvent en déplacement la semaine.

C’est la maman qui gère l’organisation du planning des enfants, ses journées sont scandées de façon très rythmée et intense.

La grossesse s’est bien passée, Sélim a eu une petite enfance sans problème majeur, il a marché vers 14 mois, la parole s’est faite plus tard.

La maman me confie encore aujourd’hui que Sélim est réservé et timide.

Prendre la parole et être spontané à l’oral n’est pas chose aisée chez cet enfant.

Il pratique la danse ( Jazz et street dance), il aime les sports mécaniques et les voitures, il joue parfois aux eux vidéo ( en temps limité).

A l’école, Sélim me dira qu’il préfère les maths au français et qu’il n’aime pas écrire, ni faire de dictées.


Apprentissage

Jusqu’en classe de CP, les maitresses n’ont pas relevé de problèmes d’apprentissage.

Sélim connaît bien son schéma corporel, il est droitier, son oeil directeur est aussi le droit.

Vue: pas de port de lunettes

Audition:RAS


Problématique

Etre le CE1 et le CE2, Sélim a vu une orthophoniste; alors qu’il n’a pas de trouble dyslexique.

Il a ensuite suivi 8 séances de psychomotricité entre le CE2 et le CM1.

Enfin, en CM2, il a été orienté vers une ergothérapeute pour pallier à ses difficultés d’écriture.

A la fin de cette année, sa maîtresse a évoqué le fait d’aller consulté une graphothérapeute.



BILAN



Motricité générale et posture

Lors du bilan, Sélim utilise son Frixon bleu avec lequel il a l’habitude d’écrire.

Il tient son stylo de manière tri digitale, l’index bien replié sur le stylo.

La prise de l’instrument scripteur est plutôt correcte malgré une forte pression sur la pointe du stylo empêchant la souplesse du tracé.

Ses pieds sont correctement posés à plat au sol, son coude droit posé sur la table.

En revanche, sa main gauche ne fait pas office de soutien sur la feuille, qui elle, n’est pas assez inclinée à droite.

Le buste de Sélim, enfin est trop rapproché et couché sur la table, ce qui freine aussi le bon déroulement du tracé.


Progression graphique

Je note d’emblée une forte anxiété chez Sélim lorsqu’il faut répondre aux exercices proposés.

Je le mets en confiance, il a envie de bien faire, mais la pression qu’il exerce sur lui, transparaît de manière évidente sur la feuille.

Le trait est appuyé, avec des pochages, des ratures, des retouches, des télescopages.

Il utilise sans cesse la gomme de son Frixon pour se corriger, alors que je lui dis que ce n’est pas grave de se tromper.

La forme est étrécie, anguleuse.

La dimension est petite, compacte.

L’espace inter lignes est irrégulier, les mots sont cahotants sur la ligne de base.

Le mouvement est contraint et l’avancée de son graphisme n’est pas facilitée par son inscription-progression coûteuse sur le plan cognitif.

En somme, l’écriture de Sélim se situe dans la phase A « régulation » de l’échelle ADE ( approche dynamique de l’écriture).

Le graphisme est abimé par les raideurs, les collisions de lettres, les fluctuations de la progression graphique.


Tests de vitesse

Vitesse normale: 49 lettres pour 82 attendues ( niveau CE2)

Vitesse accélérée: 77 lettres pour 105 attendues ( niveau CE2)

Endurance au bout de 5 minutes: 183 lettres pour 317 attendues ( niveau CE2)


Sélim rencontre donc un problème de lenteur dans son tracé, essentiellement du aux retouches, ratures, reprises.

Comme il manque de confiance en lui, il a tendance aussi à suspendre son écriture et réfléchir à l’orthographe du mot à écrire.

Il perd donc beaucoup de temps.


Indice de dysgraphie:

A partir de 31, on considère que l’écriture d’un enfant est dysgraphique, celle de Sélim est côté à 58.


Proposition

Je propose à Sélim des séances de rééducation afin qu’il s’approprie de manière satisfaisante son écriture.

Il se peut qu’il a rencontré des difficultés personnelles lors de son passage en CP, CE1 car le ductus des lettres enseignées n’est pas correctement assimilé.

Aussi, l’anxiété, et le facteur stress sont des éléments à prendre fortement en considération, car ils entravent sa progression graphique.

Pour remédier aux troubles graphiques de Sélim, je préconise pendant les séances de rééducation une prise en charge de son anxiété afin de favoriser une meilleure confiance en lui.

Nous reverrons également la forme des lettres, comment il pourra occuper au mieux son espace d’écriture et enfin favoriser une personnalisation de son tracé.


Il est important que Sélim, en cette rentrée au collège se sente à l’aise à l’écrit, et de ce fait à l’oral et enfin que la confiance en ses capacités soit restaurée.


Conclusion


Sélim est une jeune garçon agréable et volontaire.


Son écriture si petite, si étrécie et pleine de crispations reflète bien une anxiété sous-jacente.

Par le travail que nous pouvons accomplir tous les deux, le plaisir de bien écrire pourra se retrouver ainsi qu’une fluidité et une souplesse dans le tracé permettant une vitesse graphique adaptée à la 6ème.


Je remercie Sélim pour sa collaboration et me tiens à votre entière disposition pour répondre à vos demandes complémentaires .


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